APPEL A CONTRIBUTIONS
WORKSHOP EN MODE HYBRIDE (distanciel, présentiel) UNIVERSITE D’Artois 9 décembre 2024,
Maison de la recherche, 15h-18h, salle 1.01
lien zoom pour le webinaire:
https://us02web.zoom.us/j/85353507786?pwd=mKpriwNWTUtqmZC0v12uBI6TgboWHh.1
NOUVELLES VOIES DE LA PAIX
Des solutions nouvelles apportant l’apaisement et la résolution des conflits sont proposées, en réponse à l’actualité, par des contributions récentes ( Bertrand Badie, l’art de la paix,
Flammarion, octobre 2024 ; Yves Citton, Faire avec : conflits, coalitions, contagions, Les liens qui libèrent, 2021).A l’initiative de plusieurs chercheurs, un plan de travail collectif a été établi à partir de ces références. Il fixe un programme d’études pour des voies de la paix conformes à l’état du monde au troisième millénaire. Des premières contributions en cours d’évaluation portent sur la définition des approches planétaires de la paix (point 5 de l’Art de la paix de Bertrand Badie), la pertinence des modèles de théorie des jeux dans l’analyse des conflits contemporains (dans une revue critique de la contribution initiale de Citton), l’évaluation de nouvelles modalités de dialogue dans les démarches de la justice pénale, la redéfinition des rôles des soignants et enseignants dans le contexte actuel (point 9 de l’Art de la paix de Bertrand
Badie, « la paix éduquée »).
Les contributions demandées ciblent plus particulièrement le continent africain, mais pas exclusivement, pour venir compléter les contributions déjà existantes.
Le workshop se déroulera en plusieurs temps : les précisions sur les orientations éditoriales de l’ouvrage collectif, un point sur les contributions déjà reçues, de nouvelles présentations
exposées à partir d’un projet fourni aux organisateurs (adresse mail stephane.callens@univ- artois.fr ) et d’un exposé s’appuyant sur un diaporama. Bilan des premières contributions reçues (novembre 2024)
Une première contribution est un travail préparatoire sur les bases de données sur les processus de paix collectées par l’Université d’Uppsala. La base enregistre tous les processus
de paix depuis 1939. Une première césure majeure avait été désignée comme l’entrée dans l’Âge planétaire aux environs des années 1950. « Un terrain désormais planétaire : la paix ne s’apprécie plus comme la seule modération d’une concurrence, mais de plus en plus comme l’épanouissement d’une unité prenant une dimension mondiale » (Badie, op.cit., p.113). Les structures institutionnelles continuent cependant à s’articuler sur un état de guerre et d’affrontement permanent. La deuxième césure est celle de la Glastnost, une transparence :
tout se sait rapidement, mais là, une réaction s’est manifestée devant la progression du Printemps arabe de 2011, une « ingénierie du chaos » manipulatrice des opinions venant
dissiper le niveau élevé de résolution des guerres entre 1992 et 2011 ( G. da Empoli, les ingénieurs du chaos, Paris, Gallimard, 2023).
Un micro-modèle permet de confirmer des taux de résolution moindre non seulement des attitudes trop univalentes (ne faire confiance qu’à la force, ou s’en écarter, tout baser sur la
seule négociation) ont des e ets supérieurs à la simple soustraction du pourcentage employée par cette voie de la paix. La paix est un état fruit d’un « policy mix » triple : négociation, actions de la société civile (le facteur le plus important), force.
Des contributions annoncées et en cours de relecture porte sur le rôle de l’IA vis-à-vis de la paix (interrogation sur le cycle technologique d’abord positif de l’accès aux données, puis d’une réaction manipulatrice des informations), et le di icile dialogue entre les religions du livre.
Un travail en cours porte sur l’anthropologie générale de la violence. La référence est la thèse de S.Pinker sur « la part d’ange en nous ». Il s’agit d’une étude épidémiologique de la violence dans la très longue durée, et ses études épidémiologiques indiquent une tendance de très long terme à la baisse. L’apparition d’une violence sociale de type « massacre » se fait au mésolithique, dans une phase de sédentarisation des populations humaines. Cette remise en cause d’un des piliers des tenants de la Realpolitik (la guerre fait partie de la nature des humains, et ceux qui ne pensent pas comme cela sont des doux rêveurs) peut être augmenté d’une considération sur les humanités passées à partir de travaux sur les relations entre les hominidés et les variations du climat. L’inclusion, à savoir la prise en charge des enfants et des personnes atteintes de handicap est une caractéristique très ancienne, constitutive d’une résilience climatique sur le très long terme.
Les contributions proposées peuvent se regrouper selon trois échelles. Il existe une a irmation d’une échelle planétaire, avec des interrogations anthropologiques sur les relations de très long terme entre violence et environnement.
Il existe une interrogation sur les réseaux d’échange et les utilisations des technologies, les relations de dialogue à une échelle intermédiaire.
Il existe une interrogation à un niveau individuel et interpersonnel sur les procédures de justice réparatrice, les dispositions personnelles renouvelées dans un âge planétaire.